You are currently viewing Ce que l’IA pourrait changer pour les pompiers belges

Ce que l’IA pourrait changer pour les pompiers belges

✎ Michaël Robert (ZS Hesbaye)

Lors du Congrès National des SapeursPompiers à Mâcon, un sujet d’une importancecapit ale a émergé : l’intelligence artificielle (IA) et son impact potentiel sur le quotidien des pompiers. Alors que les services de secours français s’apprêtent à centraliser leurs données via la plateforme Nexsis, cette question dépasse les frontières hexagonales. En Belgique aussi, les perspectives offertes par l’IA pourraient redéfinir les pratiques des pompiers.

L’IA au service des pompiers, pas l’inverse

Si l’intelligence artificielle suscite autant d’intérêt, c’est parce qu’elle pourrait transformer la manière
dont les pompiers interviennent. Mais une chose est claire : l’humain doit rester maître des
décisions. « C’est l’homme qui prend la décision, avec l’aide de l’IA », ont insisté les intervenants.
L’IA n’est pas là pour remplacer, mais pour assister, améliorer l’efficacité opérationnelle et la
gestion des crises.


Cette vision est particulièrement intéressante pour les services de secours belges, où la centralisation et la gestion des données sont souvent des points de tension entre les différentes zones de secours et les niveaux de pouvoir. L’IA, avec son pouvoir d’analyse, pourrait jouer un rôle clé pour harmoniser et
optimiser les interventions.

Mutualiser les données : un défi à l’échelle belge

En France, la mise en place de Nexsis centralisera toutes les données des interventions, générant
une mine d’informations précieuses pour mieux anticiper les risques. En Belgique, avec nos propres défis en matière de coordination entre zones de secours, une telle approche pourrait également être envisagée. Cependant, cela impliquerait une meilleure mutualisation des données entre nos différentes entités.

L’idée n’est pas simplement d’accumuler des informations, mais de les exploiter intelligemment. L’IA, avec sa capacité à traiter des millions de données, pourrait permettre de prédire les incidents, de mieux organiser les équipes et d’assurer une gestion plus fluide des interventions.

IA et environnement : un paradoxe à résoudre

L’impact écologique de l’IA a également été évoqué. Son empreinte carbone est considérable et il serait ironique que cet outil, qui vise à nous aider à lutter contre des catastrophes naturelles, contribue indirectement au dérèglement climatique. La Belgique, fortement impactée par des inondations récentes, est bien placée pour comprendre l’urgence de solutions respectueuses de l’environnement.

Quelles applications pour les pompiers belges ?

Les possibilités offertes par l’IA sont nombreuses. En France, des outils permettent déjà de détecter les feux de forêt et d’anticiper
leur propagation. En Belgique, bien que nos forêts ne soient pas comparables en termes de superficie, la gestion des zones à risques pourrait bénéficier de ces technologies, notamment dans les Hautes Fagnes.

Vers une IA de demain au service des secours belges

L’un des aspects les plus prometteurs de l’IA reste sa capacité à traiter et analyser rapidement des appels d’urgence. Grâce à l’analyse vocale et à l’identification de mots-clés, elle pourrait aider à identifier les appels les plus critiques en quelques secondes, optimisant ainsi la gestion des priorités.

Les défis financiers pour une révolution technologique

Pour que l’IA devienne réellement une alliée de poids, il faudra néanmoins relever des défis financiers. En Belgique, tout comme en France, les zones de secours font face à des contraintes budgétaires importantes. Le financement de ces technologies innovantes demeure un obstacle majeur, qu’il faudra surmonter pour que nos services de secours puissent pleinement en bénéficier.